Florissima, une ode à la nature.
La nature est toujours une source de richesse et d’étonnement quand nous l’observons en détail. Les jeux de lumières, en plein soleil ou à contre jour révèlent des structures graphiques étonnantes.
Florissima c’est d’abord un essai sur le graphisme et la beauté de la nature. Le fil conducteur est la recherche de la simplicité pour extraire et capturer l’essence graphique et la beauté des formes des plantes. Le choix du noir et blanc renforce les jeux d’ombres et de lumières pour mettre en évidence par transparence la structure même de la plante, pour la faire ressembler à la porcelaine, blancheur et pureté absolue du minéral.
Mais, au delà de la photographie, de l’image et du graphisme, nous sommes plongés dans un domaine abstrait, impalpable qui touche la nature et l’ensemble du domaine du vivant. Comme le dit si bien Cécile Caulier dans son poème, la beauté de la nature réside aussi dans son caractère éphémère. Toutes ces plantes, ces fleurs appartiennent désormais au passé et rien ne peut plus faire revivre l’instant initial de leur capture. Du bourgeon naissant à la tige séchée, cet essai est aussi un hommage à la vie et au temps qui passe que seule la photographie permet de capter dans l’instant.
L’illustration choisie pour ces photos est un poème de Cécile Caulier chanté merveilleusement par Françoise Hardy et plus récemment par Natacha Atlas : «Mon amie la rose».
« On est bien peu de choses
Et mon amie la rose me l’a dit ce matin
A l’aurore je suis née, baptisée de rosée
Je me suis épanouie
Heureuse et amoureuse
Au rayon du soleil
Me suis fermée la nuit
Me suis réveillée vieille
Pourtant j’étais très belle
Oui j’étais la plus belle
Des fleurs de ton jardin.
On est bien peu de choses
Et mon amie la rose me l’a dit ce matin
Vois le dieu qui m’a faite
Me fait courber la tête
Et je sens que je tombe
Et je sens que je tombe
Mon cœur est presque nu
J’ai le pied dans la tombe
Déjà je ne suis plus
Tu m’admirais hier et je serais poussière
Pour toujours demain.
On est bien peu de choses
Et mon amie la rose est morte ce matin
La lune cette nuit, a veillé mon amie
Moi en rêve j’ai vu, éblouissante et nue
Son âme qui dansait
Bien-au delà des nues
Et qui me souriait
Croit celui qui peut croire
Moi j’ai besoin d’espoir
Sinon je ne suis rien
Ou bien si peu de choses
C’est mon amie la rose qui l’a dit hier matin.»Poème de Cécile Caulier
Divers lieux – 2014