La baie de Phang Nga

Phang Nga, perle du sud de la Thaïlande.

La baie de Phang Nga.

Province de Phang-Nga.
Carte de Ao Phang-Nga National Park (Phang-Nga Bay).
Nichée entre l’île de Phuket et le continent thaïlandais, la baie de Phang Nga est l’un des joyaux naturels les plus spectaculaires du sud de la Thaïlande. Cette baie, célèbre pour ses formations karstiques spectaculaires émergeant des eaux émeraude, possède également une riche histoire culturelle. Autrefois refuge de pirates et de pêcheurs nomades, elle est aujourd’hui habitée par des communautés musulmanes comme celle de Koh Panyee, un village flottant construit sur pilotis, symbole de résilience et de tradition. Phang Nga est aussi et surtout connue pour l’île de Khao Phing Kan, rendue célèbre sous le nom d’« île de James Bond » après le tournage du film L’Homme au pistolet d’or en 1974. Ce décor cinématographique attire chaque année des milliers de visiteurs.

La ville de Phang Nga et le temple de Tham Tapan.

La petite ville de Phang Nga est souvent éclipsée par la renommée de sa baie voisine et par Phuket qui est la destination touristique par excellence. Pourtant, elle mérite toute l’attention pour son histoire riche, sa culture authentique et ses trésors cachés. Nichée entre les montagnes calcaires et la forêt tropicales, la ville est un point de départ idéal pour explorer la région, tout en offrant une atmosphère paisible loin des foules touristiques.
L’un des joyaux historiques de Phang Nga est la célèbre grotte de Tham Lod, parfois appelée Tham Phung Chang. Cette grotte qui se situe aux abords immédiats de la ville et au bord d’une étendue d’eau paisible, abrite d’anciens dessins rupestres, témoignages fascinants de la présence humaine dans la région depuis des millénaires.
Sur les parois de la grotte, on peut encore observer des peintures rouges représentant des animaux, des scènes de chasse et des figures humaines, datant probablement de plus de 3 000 ans. Ces œuvres préhistoriques constituent un véritable patrimoine culturel, rarement mis en avant dans les circuits touristiques classiques. Pas de ticket d’entrée, pas de contraintes, cette première visite que l’on peut effectuer en scooter et très agréable, d’autant que sur le chemin, se trouve un petit café ou j’ai enfin pu boire un vrai café, ce qui est rare en Thaïlande.
Au-delà de son intérêt historique, la ville de Phang Nga joue un rôle important dans le tourisme régional. Elle constitue un carrefour stratégique entre Phuket, Krabi et la baie de Phang Nga. Phang Nga est une ville discrète mais profondément enracinée dans l’histoire thaïlandaise, qui allie patrimoine ancien et attraits touristiques modernes. D’ailleurs, on trouve des peintures murales magnifiques effectuées par l’artiste Alex Face, bien connu et influent en Thaïlande qui a étudié l’architecture à l’Institut de technologie King Mongktut de Bangkok. Il dessine aussi le bébé avec un troisième œil: «Je crois en l’esprit, c’est comme ça que j’ai grandi, je ressens l’esprit» dit-il. Le troisième œil dans ses dessins représente une autre dimension «c’est quelque chose que nous pouvons ressentir mais que nous ne pouvons pas voir avec deux yeux donc j’ajoute le troisième œil qui peut voir ce que nous ne pouvons pas».
Proche de Phang Nga, se situe le temple Wat Tha Sai (วัดท่าไทร). Temple bouddhiste est situé à 7 km de Phang Nga. Il est particulièrement connu pour sa beauté architecturale et son cadre paisible en bord de mer à proximité de la plage de Bangsak. Ce temple est construit en bois de teck. Simple mais majestueux, dès que l’on entre, on ressent immédiatement le calme et la sérénité qui se dégage de cet édifice.
Bien que ce ne soit pas un temple ancien comme ceux de Sukhothai ou d’Ayutthaya, il possède une histoire et une signification spirituelle intéressantes.

• Le Wat Tha Sai a été fondé dans la seconde moitié du XXe siècle. Il ne s’agit donc pas d’un temple ancien, mais plutôt d’un lieu de culte relativement moderne construit pour répondre aux besoins spirituels de la communauté locale. 
• Le nom Tha Sai signifie littéralement « embarcadère du bois de fer » (sai étant un type d’arbre très dur), probablement en référence à la végétation locale ou à l’histoire de la région liée à l’exploitation forestière. 
• Le Viharn principal (salle d’assemblée) est remarquablement construit entièrement en bois de teck, ce qui est assez rare et impressionnant en Thaïlande aujourd’hui. 
• L’intérieur est décoré de peintures murales traditionnelles représentant la vie du Bouddha, les enseignements du Dhamma et diverses scènes de la cosmologie bouddhiste. 
• L’ambiance générale du temple est calme et contemplative, renforcée par sa proximité avec la plage et la mer d’Andaman.

Le village flottant de Ko Panyi.

Afin d’aller plus loin dans la visite de cette région, il est nécessaire de prendre la pirogue car il y a plus de 100 îles toutes plus jolies les unes que les autres. Parmi ces îles, le village flottant de Ko Panyi est l’un des lieux les plus singuliers et emblématiques de la baie. Fondé il y a plus de 200 ans par des pêcheurs musulmans originaires d’Indonésie, ce village a été construit sur l’eau en raison des restrictions foncières imposées aux étrangers à l’époque. Aujourd’hui encore, la communauté vit selon ses traditions, dans un équilibre étonnant entre modernité et héritage ancestral.
Il est évident que les activités traditionnelles de pêche ont laissé grandement place aux activités touristiques ; ainsi, dès que l’on pose le pied à terre, nous traversons un dédale de ruelles étroites bordées de magasins de souvenirs qui nous conduisent presque toutes au pied de la mosquée dont les coupoles dorées servent de point de repère. Néanmoins, Ko Panyi est mondialement célèbre pour son terrain de football flottant, né de l’ingéniosité de ses jeunes habitants. Dans les années 1980, des enfants passionnés de football, n’ayant aucun espace sur terre, décidèrent de construire leur propre terrain sur l’eau à l’aide de vieux matériaux. Ce terrain atypique a depuis acquis une renommée internationale et symbolise l’esprit d’initiative du village.
Plus traditionnellement, Ko Panyi est également connu pour être un centre de culture perlière. Plusieurs familles perpétuent l’élevage de perles dans les eaux paisibles de la baie, transmettant ce savoir-faire de génération en génération.
Non loin du village sur le chemin du retour, des grottes discrètes abritent des dessins rupestres fascinants, témoignages d’une présence humaine ancienne dans la région. Ces peintures, souvent rouges ou brunes, représentent des animaux marins, des figures humaines et des symboles mystérieux, invitant à la contemplation et à la réflexion sur l’histoire millénaire de cette baie.
Ko Panyi incarne une harmonie entre culture, histoire et ingéniosité, offrant aux visiteurs une expérience humaine et patrimoniale unique.

Des grottes aux détours des longs dédales de la mangrove.

Toujours en pirogue et nichées au cœur de la baie de Phang Nga, nous poursuivons les voies navigables étroites qui serpentent entre les mangroves denses quand soudainement, la mangrove s’ouvre sur ce que l’on pourrait qualifier de lac au pied d’un massif calcaire très haut. En s’approchant, nous découvrons une grotte avec des stalactites qui offrent un spectacle naturel saisissant. La roche, l’eau et la végétation se fondent en un paysage presque irréel, accessible à travers un labyrinthe de canaux bordés de mangroves. Ce site préservé révèle un monde souterrain fascinant, sculpté par le temps et les marées.
Parmi ces formations karstiques calcaires, le mont Kao Ma Chu, littéralement « la tête du cheval qui mâche », domine l’horizon avec sa silhouette intrigante. Ce massif calcaire est connu pour sa forme particulière, évoquant une tête animale en pleine mastication, il ajoute une touche mystique à l’ensemble.
L’exploration de ces grottes invite à un véritable voyage sensoriel, entre silence minéral, chants d’oiseaux tropicaux et bruissements de l’eau. C’est une expérience immersive qui illustre la richesse écologique et géologique de cette région unique du sud de la Thaïlande.

Les îles du parc national.

Le parc national de la baie de Phang Nga s’étendant sur plus de 400 km². Il englobe quelque 40 îles karstiques spectaculaires, surgissant des eaux émeraude comme des flèches calcaires. Ce paysage unique, sculpté par l’érosion au fil des millénaires, est non seulement un paradis écologique, mais aussi un lieu empreint d’histoire.
Autrefois, cette région reculée et difficile d’accès servait de repaire aux pirates malais et chinois. Certaines légendes locales évoquent encore des trésors dissimulés dans les cavernes les plus inaccessibles.
Aujourd’hui, les îles les plus célèbres, comme Khao Phing Kan – surnommée « l’île de James Bond » – attirent les voyageurs du monde entier. Mais au-delà des clichés cinématographiques, le parc reste un espace protégé d’une grande richesse.

Samet Nangshe Viewpoint : là où l’aube embrasse la mer.

À l’orée du jour, lorsque le monde retient encore son souffle, Samet Nangshe se révèle comme un secret chuchoté par les montagnes. Perché entre ciel et mer, ce promontoire sublime sur la baie de Phang Nga est un écrin suspendu, où la lumière naissante effleure les eaux d’un voile d’or et de rose. Les îlots karstiques, tels des géants endormis, percent la brume comme des rêves figés dans l’éternité.
Ici, le silence parle. Il raconte la lente danse du soleil sur les reliefs, le murmure du vent dans les feuilles, l’éveil du monde en douceur. Chaque regard posé sur l’horizon devient une méditation, une offrande à la beauté sauvage et intacte. Lorsque la nuit tombe, un autre spectacle s’invite : des myriades d’étoiles inondent le ciel, dessinant des constellations au-dessus d’un monde immobile. Samet Nangshe devient alors un théâtre céleste, un lieu où l’infini semble à portée de main. Ce point de vue n’est pas seulement un lieu : c’est une émotion, un souffle, une parenthèse hors du temps. Un poème vivant que la Thaïlande offre à ceux qui savent regarder avec le cœur et l’âme.
Ferney Voltaire (France) – Juillet 2025

Gallerie

« of 2 »

Publications similaires