Versoix, Sibérie occidentale.
Dans la continuité de Genève, se trouve le lac Léman, un des plus grands lac des alpes. Célèbre pour son jet d’eau à Genève, ce lac se poursuit sur 73 kilomètres vers le Valais en partageant ses rives entre la Suisse et la France. Sur la rive Suisse exposée au sud avec une vue panoramique exceptionnelle sur les Alpes, le climat y est doux et les vignes en terrasses abruptes cultivées depuis les Romains, mais plus intensément après le XIe siècle donnent plusieurs cépages qui font la réputation viticole de cette région.
Alimenté par le Rhône et une multitude de sources alpines, le changement climatique perturbe fortement les eaux du lac Léman qui ont du mal à se renouveler à cause de la température hivernale trop élevée et sa grande profondeur. Favorisés par un relief abrupt aux abords du plan d’eau, les vents peuvent devenir violents très rapidement et dévaler les pentes à grandes vitesses en s’abattant sur le lac avec une force étonnante pour provoquer des tempêtes subites. Ceci est d’ailleurs un grand problème pour les plaisanciers s’imaginant naviguer sur un lac toujours calme et qui se retrouvent subitement en difficulté sans y avoir été préparé. En ce mois de février 2012, le vent descendant des montagnes s’associa aux températures exceptionnellement basses pour un épisode mémorable et très photogénique. En moyenne, le matin, il faisait -11°C et le ciel était parfaitement dégagé, mais subitement, vers le 12 février, la température se mit à descendre vers les – 20 °C. Combinée avec un vent fort soufflant d’est en ouest, le lac se mit à remuer et les vagues à battre les berges en émettant des embruns gelant presque instantanément en se déposant sur tous les objets à proximité sur une distance d’une quinzaine de mètres.
C’est ainsi que je me suis retrouvé avec quelques personnes au petit port de Versoix pour des prises de vues admirables et assez uniques pour cette région genevoise. Avec presque 20 cm de glace déposée partout et sur tous les objets, y compris sur les malheureuses voitures que les propriétaires ne purent pas déplacer à temps, la principale difficulté fut de rester debout et de pouvoir actionner le déclencheur de l’appareil photo tant le vent glacial pénétrait partout.
Une sensation bien inhabituelle donnant une petite idée de ce que peut être un blizzard canadien, mais dans ce cas, en général, l’équipement va avec. Seule une personne présente sur l’embarcadère ne semblait pas souffrir du froid, mais c’était sans compter sur le sens de l’humour local.
Versoix (Suisse) – 12 février 2012
