Le calcium Français, un savoir faire unique perdu.
Depuis plus de 40 ans, la métallurgie Française est en déclin constant face à deux impératifs ; la nécessité de faire baisser les coûts de production et la négligence ou la volonté délibérée de ne plus investir dans les matières premières pour l’industrie métallurgique. Le calcium, plus connus sous sa forme carbonatée (calcaire) est aussi un métal très important pour l’industrie métallurgique comme additif pour les aciers par exemple.
La ressource naturelle ne nécessite pourtant que peu d’investissement car la matière première est abondante puisqu’il s’agit tout simplement du calcaire, seuls les coûts de production du calcium métallique sont responsables du déclin puis de la mort de l’unique usine Européenne de production de calcium située en France.
C’est ainsi que l’usine de La Roche de Rame près de Briançon a fermé ses portes en 2012 (dix années déjà) ayant été lâchée successivement par des grands groupes pour tomber dans des mains de petits exploitants privés dont les objectifs financiers personnel à très court terme n’avaient rien à voir avec une réelle volonté de développer et faire prospérer cette entreprise sur un marché Européen et ce, malgré la demande forte. Pourtant, cette usine était remarquable tant par les compétences exceptionnelles du personnel que par sa technologie unique dans le monde.
Pour une usine possédant des fours classiques, la fabrication d’une tonne de calcium nécessite plus de 5 tonnes de charbon, ce combustible avait été remplacée par un chauffage électrique beaucoup moins polluant mais devenu plus couteux à la longue. Plus couteux ! Peut-être pas, si l’on intègre dans le calcul global, le coût de la dépollution des rejets atmosphériques liés à la combustion du charbon. C’est ainsi que les acheteurs de calcium métal se sont tournés vers l’Asie ou la pollution liée à la combustion du charbon n’entre pas en compte ou si peu, de même que le cout de la main d’œuvre.
Notre dépendance pour les métaux stratégiques est peut-être mal prise en compte, de même que la parte totale du savoir-faire sur les fours électriques capables de produire des lingots de calcium de 200 kg alors qu’au charbon ils ne pèsent pas plus de 30 kg.
Mais qu’importe la perte du savoir-faire, qu’importe la perte de plus de 30 emplois dans une région difficile. Apparemment cette considération n’ayant effleuré personne, nous voilà totalement dépendants de l’Asie, de la Russie des USA pour l’approvisionnement en calcium. Un beau gâchis de savoir-faire !
La Roche de Rame (France) – 29 janvier 2012
